Enfants placés : le rapport accablant qui révèle une faillite collective

Education
16.09.2025

Enfants placés : le rapport accablant qui révèle une faillite collective

C’est l’un des rapports les plus glaçants publiés ces dernières années.
400 pages, 126 auditions, 92 recommandations.
Et une réalité brutale : 397 000 enfants sont laissés pour compte.

Le placement, censé les protéger, les expose parfois à pire.

Le constat est sans appel

Le rapport décrit :

  • Des enfants déplacés jusqu’à 20 fois

  • Des fratries séparées, des repères brisés

  • Des placements à l’hôtel, sans encadrement, sans soins, sans scolarité

  • Une réglementation souvent inapplicable faute de moyens

  • Des violences physiques et sexuelles, y compris dans des lieux censés les protéger

Et surtout : une pénurie massive de professionnels.
30 000 postes sont vacants dans le médico-social.
L’intérim se généralise, les ruptures dans les liens affectifs se multiplient, les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes.

Une faillite morale et politique

Isabelle Santiago, députée rapporteure, parle d’une « faillite morale collective ».
Elle dénonce une situation indigne après avoir visité une pouponnière surchargée : 60 enfants pour 40 places.

L’origine du problème ?
La décentralisation de 1983, qui a confié cette mission immense aux départements.
Résultat : 101 ASE différentes, avec des prises en charge variables selon les budgets et les volontés locales.

5 mesures vitales à mettre en œuvre immédiatement

Le rapport, adopté à l’unanimité, propose 92 recommandations.
Parmi elles, 5 mesures prioritaires :

  • Interdire les placements à l’hôtel, immédiatement

  • Fixer un taux d’encadrement minimal : 1 adulte pour 3 enfants le jour, 1 pour 5 la nuit

  • Lancer un plan Pouponnières, avec investissement urgent et révision du décret de 1974

  • Renforcer les contrôles dans les établissements et familles d’accueil

  • Créer une instance nationale de pilotage, avec obligations de moyens et résultats

Ces propositions ne relèvent pas de l’opinion.
Elles répondent à une urgence vitale.
Ce que ces enfants endurent relève de la non-assistance à personne en danger.

Ce ne sont pas mes mots.
Ce sont ceux des professionnelles de terrain.

Comment agir, concrètement ?

Pour que ce rapport ne reste pas un simple PDF oublié dans un serveur :

  • Interpellez vos élus locaux : partagez le rapport, demandez des comptes sur l’ASE de votre département

  • Regardez l’émission C Ce Soir sur France Télévisions : « Scandale enfants placés – quelle est la responsabilité des départements ? »

  • Soutenez les associations et les personnes qui agissent sur le terrain :

    • Céline Greco, cheffe de service à Necker, présidente de l’association IM’PACTES

    • Lyes Louffok, ancien enfant placé, militant, auteur de Si les enfants votaient

    • Eve Simonet, réalisatrice du documentaire Ré-inventer l’enfance, disponible sur YouTube

En conclusion

Ces enfants ne votent pas, ne manifestent pas, ne feront pas grève.
Mais ils existent. Et ils comptent sur nous.

Protéger l’enfance,
ce n’est pas une option.
C’est une obligation collective, morale, politique et humaine.

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