Crèches : salaires, subventions, conditions… pourquoi le système doit changer

Education
23.10.2025

1 500 € par mois pour s’occuper de 5 à 8 enfants, donner 15 repas, changer 35 couches par jour, chanter des comptines, faire des câlins et organiser des activités…
Et après, on s’étonne du scandale des crèches privées.

En tant qu’ancienne trésorière et présidente d’une crèche parentale associative entre 2013 et 2016 puis de 2018 à 2021, je suis profondément touchée par ce qui a été mis en lumière par Les Ogres de Victor Castanet.
Pendant 6 ans, j’ai effectué des permanences de 8 h à 19 h, tout en gérant les recrutements, le budget et les relations avec la CAF.
J’ai vu de mes yeux les dysfonctionnements qui sont aujourd’hui dénoncés.

Des professionnels essentiels mais sous-payés

Les métiers de la petite enfance portent une immense responsabilité : bien-être physique, développement psychomoteur et accueil des émotions des enfants.
Pourtant, ces professionnels démarrent souvent au SMIC.
Chaque journée en section est épuisante : bruit constant, gestes répétitifs, prise en charge émotionnelle…

À mes yeux, ceux qui s’occupent des humains devraient être mieux rémunérés que ceux qui s’occupent des machines.
Aujourd’hui, s’occuper de 8 bébés rapporte 1 500 €, quand travailler sur l’IA rapporte en moyenne 4 958 € par mois en France.

Des subventions qui poussent à la maltraitance

Les modalités actuelles de calcul des aides de l’État incitent à maintenir un taux de remplissage maximum, sous peine de voir les subventions baisser.
Conséquence :

  • Pression sur les parents pour laisser leurs enfants plus longtemps.

  • Enfants présents en collectivité de 8 h 30 à 18 h 30, avec un encadrant pour 5 non-marcheurs et 1 pour 8 marcheurs.

  • Bruit, pleurs, fatigue accumulée… un contexte loin de favoriser leur bien-être.

Trois axes pour réformer le système

  1. Valoriser les professionnels de la petite enfance
    Ces métiers essentiels doivent être reconnus et mieux rémunérés.

  2. Réformer le système de subventions
    Le modèle actuel est obsolète et ne favorise pas un accueil de qualité.

  3. Promouvoir la coéducation
    Les crèches doivent être des lieux de collaboration entre parents et professionnels, pas de simples solutions de garde.

Ne laissons plus ni les enfants ni les professionnels souffrir dans un système déshumanisant.
Il est temps de faire évoluer les pratiques, les financements et la reconnaissance des métiers de la petite enfance.

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