Le programme d’éducation à la vie affective et sexuelle est au cœur d’un débat idéologique.
Les discussions médiatiques se concentrent sur la suppression supposée de termes jugés « woke », éclipsant la véritable urgence : la protection et l’éducation de nos enfants.
Un constat inquiétant
La loi de 2001 prévoit trois séances par an, du CP à la terminale, soit 36 séances au total.
En réalité, les élèves n’en reçoivent en moyenne que 3,2 sur l’ensemble de leur scolarité.
Cette carence éducative se traduit par des chiffres alarmants :
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37 % des jeunes déclarent avoir subi des violences sexuelles ou sexistes (55 % pour les filles, 65 % chez les jeunes LGBT).
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50 % pensent que la jalousie est une preuve d’amour.
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40 % des garçons estiment qu’un acte sexuel doit « aller jusqu’au bout » une fois commencé.
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1 jeune sur 3 est exposé à du contenu pornographique avant 12 ans, et 42 % des garçons y cherchent des informations sur la sexualité.
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60 % des garçons et 40 % des filles regardent régulièrement du porno.
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25 % considèrent que les filles peuvent aimer être forcées dans une relation sexuelle.
Ce que prévoit réellement le programme
Contrairement aux caricatures, le programme actuel vise à donner aux enfants et adolescents des repères essentiels pour comprendre leur corps, leurs émotions et les relations respectueuses :
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Maternelle : sentiments, émotions, respect de l’intimité, égalité filles-garçons.
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École élémentaire : consentement, changements du corps, prévention des violences, stéréotypes, usages numériques.
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Collège : adolescence, découverte de la sexualité, prévention, réseaux sociaux.
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Lycée : réflexion critique et responsabilités liées à la sexualité adulte.
Ignorance ou prévention : un choix de société
Chaque jour sans action est une journée où :
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Des violences sexistes ou sexuelles se produisent.
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Les stéréotypes se renforcent.
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Les contenus violents ou dégradants façonnent la vision des relations.
Le véritable enjeu n’est pas de compter combien de fois le mot « genre » apparaît dans un texte, mais de préparer nos enfants à vivre des relations équilibrées, respectueuses et sûres.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
À l’heure où des affaires comme le procès Pélicot rappellent la gravité des violences faites aux femmes et aux enfants, il est urgent de dépasser les polémiques stériles.
L’éducation à la sexualité n’est pas un luxe idéologique : c’est un outil de prévention et de protection.



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