Info, actu, réseaux : les jeunes ne décrochent pas, ils s’adaptent

Education
31.07.2025

Comment les jeunes s’informent vraiment en 2024 (et pourquoi on a tout faux)

On les dit déconnectés. Peu curieux. Centrés sur TikTok et les célébrités.

Et si le problème n’était pas leur manque d’intérêt… mais notre manière d’en parler ?

La bonne nouvelle du vendredi : les jeunes s’informent. Mieux qu’on ne le croit.

Il est courant d’entendre :

“Ils ne lisent plus, ils ne s’intéressent qu’à la vie des stars, ils swipent toute la journée.”
Pourtant, les données 2024 bousculent ces clichés.

Le dernier dossier du Labo de la société numérique sur les pratiques informationnelles des jeunes le confirme :
Même chez les 15-19 ans, les jeunes ne sont pas moins bien informés que leurs aînés.
Simplement, ils s’informent autrement.

Ce que disent les chiffres

  • 7 jeunes sur 10 s’informent plusieurs fois par semaine.

  • Entre 15 et 17 ans, 3 sur 10 consultent l’actualité tous les jours.

  • Chez les 25-30 ans, ils sont 4 sur 10 à le faire quotidiennement.

  • Parmi les diplômés du supérieur : 48 %.

Autre facteur clé : l’habitude familiale de parler d’actualité joue un rôle fort. Plus on en parle à la maison, plus les jeunes développent cette habitude.

Les sujets qui les intéressent ?

  • Sport (45 %)

  • Faits divers (39 %)

  • Politique nationale (35 %)

  • Environnement (34 %)

  • Politique internationale (33 %)

Avec une forte différenciation de genre :
Les jeunes hommes s’intéressent davantage à la tech, à l’automobile, aux sciences.
Les jeunes femmes suivent plus les sujets liés à la santé, aux inégalités et à la société.

Et à mesure qu’ils grandissent, leurs centres d’intérêt s’élargissent : climat, politique, économie, enjeux sociaux.
Non pas parce qu’ils deviennent soudainement « matures », mais parce qu’ils ont eu les clés pour décrypter.

L’école joue un rôle essentiel

Les jeunes eux-mêmes le disent : ils veulent comprendre, pas juste subir.
90 % des élèves en filière professionnelle estiment que les cours d’éducation aux médias et à l’information (EMI) sont utiles pour mieux s’informer.
Ils demandent plus d’heures, plus tôt, plus souvent.

Ce qu’ils souhaitent :

  • Comprendre les algorithmes.

  • Apprendre à croiser les sources.

  • Savoir vérifier une information.

  • Développer un esprit critique.

Ce n’est pas qu’ils ne s’informent pas. C’est qu’ils s’informent hors du regard des adultes.

Les chercheurs Laurence Courroy et Anne Cordier sont formelles : les jeunes ne rejettent pas l’information. Ils la consomment différemment, sur des formats et des canaux qui leur parlent.

  • Ils lisent des threads sur X (anciennement Twitter).

  • Ils regardent des vidéos explicatives sur YouTube ou Instagram.

  • Ils suivent des créateurs comme Hugo Décrypte, Brut, Konbini.

  • Ils évitent les sources anxiogènes, mais veulent comprendre le monde à leur manière.

Et si on arrêtait de dénigrer leur manière de s’informer ?

Ce n’est pas aux jeunes de revenir à nos formats. C’est à nous d’accompagner leur culture info, de la valoriser, et de leur transmettre les bons réflexes de vérification et de décryptage.

Parce qu’un ado qui comprend le monde, c’est un futur citoyen outillé.
Et parce qu’au lieu de regretter qu’ils n’écoutent plus la radio, on pourrait se réjouir qu’ils s’informent autrement.

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